Sunday, November 18, 2007

Lombok, ascension du Mont Rinjani

Île de 80 km² pour 2 millions d’habitants, Lombok offre une grande variété de paysages: montagne, plages de rêve, rizières, champs de tabac, ..
Je n’y ai cependant passé que 4 jours. Le but de ce voyage étant l’ascension du Mont Rinjani, deuxième plus grand sommet d’Indonésie. Culminant à 3726m, le Mont Rinjani est le plus grand sommet de Lombok. Ce volcan est éteint et sa caldera est recouverte par un lac, le Danau Segara, ce qui signifie fils de la mer en Bhasa Indonesia, ainsi qu’un nouveau volcan, le Gunung Bahru, dont les traces rouges de sa dernière éruption en 2004 sont encore visibles.

Après trois jours de trekking intense, la dernière journée nous emmena à Senggigi, principale zone de Resorts de Lombok.

Je commencerai par dire que l’ascension du Rinjani, c’est LE parcours santé idéal :
- Jour 1 : montée pure -> travail des jambes et des fessiers
- Jour 2 : alternance montées et descentes -> programme musculaire complet
- Jour 3 : descente pure -> travail des genoux

Mais ce n’est pas tout, car c’est aussi :
- exercice d’agilité avec sauts de rochers en rochers et passage au dessus du vide sur des racines d’arbres.
- Combat de la peur du vide en marchant à 3h du matin sur une crête d’un mètre de large avec des vents violents.
- Travail sur le mental avec une ascension finale qui n’en finit pas alors que ça fait 2 heures que tu marches dans les cendres et que tu recules plus que tu n’avances.

Bref..

L’ascension est la suivante :


- départ de Sembalun (1000m)
- montée jusqu’au camp de base (2700m)
- montée jusqu’au cratère (3726m)
- descente jusqu’au lac (1965m)
- montée jusqu’à Palawangan 1 (2641m)
- descente jusqu’à Senaru (600m)




Lien vers l'album photo -> ici

Jour 1 (Mercredi 7 Novembre 2007)

Programme :
- Singapour-Mattaram
- Aéroport de Mattaram – Sembalun Lawang


2 jours et demi après être revenu de Sumatra, me voilà sur le départ pour Lombok. Un vol direct Singapour-Mattaram est assuré par Silkair, mais le retour se fait soit le samedi, soit le lundi, ce qui ne nous arrange pas.La solution que nous avons choisie est un vol Singapour-Surbaya par Silkair, suivi de 3h d’attente à Surabaya pour prendre un vol Surabaya-Mattaram assuré par Lion Air.
15h40 départ de Changi Airport. Après 2h de vol, nous arrivons à un aéroport que je connais bien pour m’y être arrêté déjà deux fois, une fois pour le voyage Yogyakarta-Surbaya et une autre fois pour l’ascension du volcan Semeru. Le terminal international et le terminal domestique étant adjacents, nous marchons vers le terminal domestique vous voir la situation de notre vol. Les petits écrans de télé annoncent tous les vols en retard, tous sauf le nôtre, pourvu que çà dure. Après une petit collation, nous faisons le check-in, payons les 30,000 Rp de taxe d’aéroport domestique par personne et nous entrons dans la salle d’embarquement. Les regards se tournent vers nous, nous sommes les seuls blancs. Pas de signatures d’autographes comme à Sumatra cette fois-ci, dommage j’y avais pris goût.
Il est 21h, l’avion devait partir à 20h30… renseignement pris auprès du guichet.. 1h de retard. 21h30 arrive.. les hauts parleurs retentissent, les gens soupirent… 2h de retard. Devant arrivés initialement autour de 1h du matin à Sembalun Lawang, j’avais pris la peine de réserver une guesthouse, ainsi que les trois jours de trekking pour le Mont Rinjani. J’appelle la guesthouse Pondok Sembalun.. « si on arrive à 3h du matin finalement, çà pose problème ? oui ? bon bah d’accord on dort à Mattaram ». Sembalun Lawang, point de départ de l’ascension étant à 2h30-3h de route de Mattaram, Mr Diralam, gérant de la guesthouse et manager de la coopérative de Sembalun, semble peu enchanté de nous accueillir au milieu de la nuit.. on peut le comprendre. Il nous suggère donc de dormir à Mattaram et prendre une voiture à 5h du matin pour Sembalun.
Ne sachant pas trop s’il est facile de chopper un taxi à 4h30 du matin, on liste avec Greg les différentes options possibles :
- prendre un taxi dès qu’on arrive et on verra sur place à Sembalun à 3h du mat. Au pire on dort dehors, mais au moins on est sur place. Au pire on se fait aussi bouffer par les chiens.. mais bon on est sur place.
- dormir à l’aéroport. Il y sûrement plus de chance de chopper un taxi en pleine nuit là-bas.
- Prendre une guesthouse et se démerder avec les gérants pour qu’ils appellent un taxi en pleine nuit.
Le week-end commence bien.. Mais étant de bonne composition tous les deux, on prend çà avec le sourire.
Le vol parti bien avec les 2h de retard précédemment annoncé. 1h de vol et nous voilà à Mattaram.


Jour 2 (Jeudi 8 Novembre 2007)

Programme :
- trajet Mattaram – Sembalun
- Sembalun – Base camp du mont Rinjani.


Arrivés à minuit et demi (Lombok et Java ne sont pas sur le même fuseau horaire), tout le monde s’entasse autour de l’unique tapis (presque) roulant de cet aéroport qui semble faire 70 mètres carrés à tout casser. 4-5 chariots à bagages passent avant que nous ayons enfin nos sacs. A la sortie de l’aéroport, nous trouvons le comptoir des taxis auquel nous expliquons notre situation. Nous ayant trouvé le seul personnel de l’aéroport parlant anglais, les employés nous disent qu’ils ne peuvent pas nous permettre de dormir dans l’aéroport, mais qu’un taxi peut nous emmener dans un hôtel cheap à côté de l’aéroport et qu’un taxi viendra nous chercher à 4h30. Payant les 27,000 Rp au comptoir, un taxi nous emmène à l’Air Lingga. Après nous avoir annoncé l’hôtel complet, on nous trouve finalement une chambre « executive » avec deux lits pour 70,000 Rp. Lits en lattes de bois.. qu’importe, il est presque 2h du matin et nous devons prendre un taxi dans 2h30. Les gérants, gentils, nous emmènent un truc toutes les 5 minutes, serviettes de bain (on s’en fout on va pas se laver), ventilo.. ok çà on prend.
4h30, un taxi arrive effectivement dans la cour de l’hôtel. Même chauffeur que celui qui nous a amené ici.. direction Sembalun. A t’il aussi dormi que 2h cette nuit ? on préfère ne pas le savoir. Les routes sont désertes, peu de chances de se prendre un camion, on peut dormir tranquille. 2h30 plus tard, le chauffeur nous réveille, il est à Sembalun mais ne sait pas où se trouve la Pondok Sembalun. Il demande son chemin.. Mr Dilaram.. on tombe par hasard sur le gérant de la guesthouse. Il monte dans la voiture et nous emmène dans une autres guesthouse, la Losmen Sibayak. On paye le chauffeur 350,000 Rp + 20,000 Rp de pourboire pour la nuit qu’on vient de lui faire passer. Il est 7h du matin, l’heure de prendre un petit déjeuner : café/banana pancake. Le Rinjani en point de mire, nous apprecions cet instant de repos. Mr Diralam nous dit que tout est prêt pour que nous commencions le trekking, il reste cependant le prix à négocier. Dans la mesure ou nous devons commencé le trek dans 30 minutes, la marge de négociation est faible.. et il le sait. Gentiment, on négocie les trois jours de trekking à 2,600,000 Rp pour deux incluant 2 porteurs et 1 guide, l’entrée au parc national, l’eau et la nourriture, la tente et sacs de couchage et le transport Senaru jusqu'à Senggigi.
Un gamin de 19 ans arrive, c’est notre guide… Par expérience de l’Asie, on sait qu’un local, même s’il à 10 ans et qu’il porte des tongs, et bien il sera quand même meilleur que toi en marche à pied, on ne porte donc aucune importance au fait qu’on soit plus vieux que lui. Nous partons ensemble chercher nos permis de trek. Comme convenu on ne nous y demande pas de payer les 20,000 Rp par personne, juste nous inscrire sur le registre. Aucuns noms sur le registre pour aujourd’hui, sera-t-on tout seul ?
On se met ensuite en route. Une barre de bambou sur l’épaule, les porteurs nous suivent de loin avec sacs et provision. N’ayant que sur le dos un petit sac d’appoint avec appareils photos, passeports et argent, la marche est plus facile. Le guide porte lui 6 bouteilles d’eau minérale qui nous sont destinées. Le début de la marche est facile, ce qui tombe bien car la nuit précédente ayant été agitée, autant commencer en douceur. Après une heure de marche, on arrive au POS 1. Le guide souhaite que nous y attendions les porteurs afin de définir un point de rendez-vous pour le déjeuner. Nous les attendrons 1h. Entre temps, deux groupes de deux personnes nous rejoignent. Tout le monde va faire l’ascension en 3 jours. La suite du parcours monte un peu plus que la précédente. Les paysages ressemblent un peu a une Savane africaine, meme si mon experience en Afrique se limite au club med Aggadir et Tunis, ce qui, j'en convient, n'est peut etre pas suffisant pour juger. Selon le guide, il semblerait que les porteurs se plaignent du poids de leur chargement. Nos sacs ne sont pourtant pas lourd… mystère. Le point de rendez-vous sera un peu avant le POS 3, sous un pont. Nous commençons un feu de bois, les porteurs nous rejoignent. Par curiosité on essaye de porter leur chargement… ça doit bien faire 30kgs. Après avoir montré un peu de compensation, on s’allonge sur le sol, une micro-sieste réparatrice s’imposer. Les locaux s’agitent autour de nous. Déballant leur chargement, on y voit un réchaud électrique et une tonne de nourriture, on va être aux petits soins pendant 3 jours. On nous apporte du thé pendant que d’autres coupes carottes, tomates, haricots verts, ..le résultat, une très bonne soupe de nouilles aux légumes.
On se remet en marche, laissant les porteurs ranger tout le matériel. On passe rapidement devant le POS3, un feu est encore allumé mais les autres groupes ont déserté le camp. Rapidement, on arrive à trois grosses collines. La première colline est plutôt longue et assez difficile, la deuxième est plus courte et un peu plus facile. Par contre la troisième est vraiment dure, très pentue. Heureusement, la récompense de tous ces efforts est là. Arrivés sur une crête plate, le Rinjani se tient à notre gauche alors qu’un lac se présente à notre droite. Le temps étant très nuageux, nous voyons le Rinjani par intermittence et il nous faudra attendre un peu pour avoir la vue sur le lac.
Après 5 minutes de pose, et après s’être demandé comment les porteurs arriveront à monter ces collines avec leur chargement, on marche encore 10-15 minutes avant d’arriver enfin au camp de base. Etendue plane composée de graviers, voilà le camp de base. La tente des deux australiens est déjà plantée, le feu allumé.. la nôtre est en chemin. Il fait froid. On attend les porteurs avec impatience, nos polaires et nos gants étant restés dans les sacs. Le lac ne se découvre toujours pas, mais on aperçoit quand même les lueurs du coucher de soleil. A peine arrivés les porteurs se mettent à la cuisine : aile de poulet, beignets de crevette et nasi goreng. Il est 20h, l’heure de reprendre des forces. Le réveil est fixé à 2h15. Au vu de nos bonnes performances de la veille, le guide estime en effet que nous allons mettre 3h pour monter au sommet, et qu’il faut donc partir à 2h30 environ afin de pouvoir y admirer le lever du soleil qui commence généralement à 5h50 pétante. Malgré nos explications sur l’accumulation de fatigue, nos organismes qui seront peut être éprouvés par la nuit précédente, la perte de mon hamster il y a 7 ans, … le guide ne changera pas d’avis, on ne partira pas avant.


Jour 3 (Vendredi 9 Novembre 2007)

Programme :
- camp de base – cratère
- cratère – camp de base
- camp de base – lac
- lac – Palawangan 1


Lever 2h15… çà caille, mais on s’attendait à pire. Armé de ma combinaison on a tué Kenny de South Park, c’est à dire : gants, bonnets, chaussettes de montagne, polaire et blouson chaud avec capuche sur la tête, je m’étais beaucoup mieux préparé que pour l’ascension du Semeru. Ayant dormi formidablement au chaud la nuit en tee-shirt donc le sac de couchage, nos corps sont pleins de chaleur, ce qui nous aide sûrement à supporter le froid de la nuit. A 3h du matin, après avoir avalé un thé et un toast au fromage chauffé au feu, nous commençons la montée. On laisse porteurs et affaires, ne prenant que notre petit sac d’appoint.
Les quarante premières minutes sont déjà difficiles. Le sol est sableux et le parcours requiert de grandes enjambées. Puis la crête du volcan commence plutôt facilement, mais le dénivelé augmente progressivement. La montée devient rapidement assez difficile, le sol devenant de plus en plus cendreux et la pente étant de plus en plus rude. La fin est tout simplement abominable. Marchant à la lumière des lampes torches sur une crête d’un mètre de large, le vent soufflant en rafale, nous tentons de marcher en canard pour diminuer autant que possible les glissades qui nous font reculer. Les cendres se dérobent sous nos pieds. Chaque virage révèle un sommet qui semble toujours aussi loin. Le moral dans les chaussettes, je laisse Greg marcher devant pendant que j’essaye la technique du singe en m’aidant des bras et des jambes… sans grand succès. Les pauses se succèdent. Je me remets alors sur mes deux jambes et reprend la marche en canard. Les lueurs rouges apparaissent… on est pas encore là-haut. 10 minutes après, nous arrivons enfin au sommet. Il nous aura finalement fallu 3h15 pour arriver au sommet.
Le soleil est déjà bien levé, mais peu nous en importe. Le lever de soleil ne nous semble pas extraordinaire car l’endroit ou il se lève n’offre pas de jolie vue. Nous apparaissant cette fois-ci sans nuage, à l’opposé du lever de soleil, le lac et surtout le volcan Gunung Bahru, offre une vue exceptionnelle.



On distingue même l’ombre du Mont Rinjani, se reflétant sur le lac et les contours de la caldera. C’est la lac qui captivera le plus l’objectif de nos appareils photos, le cratère de ce volcan éteint n ‘étant pas lui non plus très scénique. Arrivés depuis 10 minutes au sommet, le froid nous saisit déjà, inactivité oblige. Après 20 minutes là-haut, on décide donc de se remettre en route. Cette crête qui s’est révélé si dure à monter, se révèle être un régal à redescendre. Surfant sur le sable, nous descendons à vive allure tout en gardant à l’esprit que nous sommes encadrés par une falaise à gauche et à droite. Nous faisons des arrêtes photos fréquents, la luminosité augmentant petit à petit, révélant de plus en plus la beauté du volcan Gunung Bahru, tout noir de cendres avec des tracées rouges et dont la lave durcie s’est avancé sur le lac en 2004 réduisant considérablement le volume d’eau. La veille ayant été plutôt nuageuse et ayant fait ce chemin de nuit, c’est la première fois que nous voyons ce paysage aussi bien.



Il nous faudra 1h30 pour redescendre jusqu’au camp de base. A peine arrivés, et comme le veut la tradition, les porteurs nous ont préparé des banana pancake. Comme le veut la tradition aussi, une armée d’une dizaine de singes se tient prêt à voler la banana pancake du premier touriste imprudent. Ce touriste imprudent fut le touriste hollandais. Assis à moitié dans sa tente, à une dizaine de mètres des singes, il commença à fouiller son sac tenant ton assiette à une main. J’aurai du commencer à filmer tellement la suite était prévisible. Lancé à pleine vitesse, le singe parcouru les quelques mètres, tapa l’assiette de toutes ces forces, attrapa le pancake au vol et prit la poudre d’escampette, laissant le touriste complètement abasourdi parce qui venait de se passer. Ayant fini mon banana pancake, une banane à la main, je m’approcha de la petite crête pour profiter de la vue sur le lac. Un singe approchant, je lui lança des petits cailloux pour le maintenir à distance. Continuant d’avancer, il se trouvait à 3 mètres de moi quand il commença à montrer les dents. Peu enclin à me battre avec un primate pour une banane, je lui lança mon bien et retourna près du campement.
Il est maintenant 8h du matin. Greg et moi-même décrétons qu’une sieste s’impose. 2h30 plus tard, le guide nous réveille, il est temps de se mettre en route pour le lac. A part notre tente, le campement est désert, les autres n’ont pas fait de sieste et sont partis juste après le pancake…
3h de descente jusqu’au lac, pas très dure mais quelques passages un peu glissant. Arrivés au lac, le ciel est dégagé et la vue magnifique. Nous y retrouvons les autres groupes qui ont préféré faire la sieste au bord du lac et tester les sources d’eau chaude avoisinante, à 10 minutes en contrebas. Il est temps pour nous de travailler le guide : on souhaite en effet passer la nuit à Palawangan 1 ou la vue sur le lac, le Mont Rinjani et le volcan Gunung Bahru est magnifique. Le problème c’est que l’eau et le bois n’y sont pas facilement disponibles et donc le guide préférerait qu’on campe un peu plus loin, à POS 3. POS 3 est situé en plein forêt et il n’y a pas de vue… Pour forcer la décision, on promet de s’occuper nous même de l’eau et du bois.. devant notre détermination, il accepte.
Il est 15h quand nous terminons le déjeuner à base de pâtes et de légumes. Le couple de hollandais décide de passer la nuit au lac et de marcher 6h le lendemain. Comme promis, nous chargeons nos sacs de deux bouteilles d’eau de source récoltées à proximité du lac par les porteurs. On se remet en route pour 2h et demi de marche. Le sentier longe le lac à tel point qu’il nous faut escaler les rochers par deux fois et marcher sur une petite corniche avec le lac en dessous. La suite se fait dans les bois. La montée est rude et plutôt épique, que ce soit les deux ponts en bambous sans rambarde à droite, l’escalade sur les racines d’un arbre au dessus d’une crevasse. Arrivés à Palawangan 1, on y retrouve les deux australiens. Et merde on sera pas tout seul. A peine arrivés, nous montons la petite colline surplombant le campement. La vue sur la lac y est vraiment belle. Comme tous les après-midi, le ciel est un peu nuageux. Le temps est généralement découvert tôt le matin. Leur chargement ayant considérablement diminué en deux jours, les porteurs arrivent peu de temps après nous. Le froid revient et on se rééquipe en conséquence. Les porteurs se mettent en quête de bois. Le soleil se couche et il commence à faire vraiment froid. On se remet du coup dans la tente en attendant que le dîner soit servi. Le thé chaud ne tarde pas à nous être servi. Nous ne sortirons que pour avaler le riz aux légumes, beignets de crevette et au poulet.



Jour 4 (Samedi 10 Novembre 2007)

Programme :
- Palawangan 1 – Senaru
- Senaru - Senggigi


Les locaux ont la mine déconfite. Le vent à souffler tellement fort cette nuit que leur tente et les deux pauvres bâtons de bambou n’ont pas tenus face au vent. Ils n’ont donc que peu dormi. Comme convenu, nous assistons au lever de soleil avant de nous remettre en route pour Senaru. La luminosité étant faible, il est dur de faire des photos non floues.
Un banana pancake au petit déjeuner et on repart à 6h30. Après 5 minutes de montée, c’est 3h de descente qui nous attende. Gardant les îles Gili en point de mire, nous descendons un sentier de terre au milieu de la plaine pendant un tiers du parcours. Les deux tiers du parcours restant se font en pleine forêt. Après le POS 3, il reste à peu près 2h de marche jusqu'à Senaru.
Trottinant la plupart du temps, courant même parfois, les difficultés de la veille sont loin derrière. Arrivés au POS 3, on y aperçoit quelques singes Ebony.
Comme il ne pleut pas, nous n’affronterons pas la horde de sangsues qui sévit généralement, et seulement, entre POS 1 et Senaru. On y croise un couple de français qui commence un treking de deux jours. Partis de Senaru, ils rejoignent le lac et reviennent à Senaru. On arrive au Rinjani Trek Centre, point d’arrivée du trek. La voiture nous attend déjà, Mr Diralam ayant suivi notre progression par l’intermédiaire du guide. Les porteurs arrivent 15 minutes après, une dernière photo souvenir et on se met en route avec le chauffeur, un jeune indonésien de 24 ans, et sa copine.
Dormant dans la voiture, nous nous réveillons 2h plus tard à Senggigi. Déjà les premiers palmiers et les pages de sable blanc appariassent au bord de la route. Que çà va être bon après 2 jours et demi d’effort. Souhaitant un endroit comfortable, avec de l’eau chaude, sans être trop luxueux, notre choix se porte sur le Mascotts Cottage. Arrivant avec nos habits de trek, en ayant pris aucune douche depuis 3 jours, nous sommes heureux de ne pas nous faire chasser à coup de balais. En plus, on nous indique au comptoir qu’on nous donne une reduction de 100,000 Rp par rapport aux prix habituels, hors saison oblige. Nous voilà donc locataire d’une chambre dans un bungalow avec air conditionné et TV pour 250,000 Rp. Greg se colle le premier à la douche. Nous allons ensuite au restaurant de l’hôtel au bord de la plage. Les vendeurs de tee-shirts, de colliers, les masseuses, … une dizaine de locaux se pressent à la barrière de la plage. Beaucoup de blancs se promènent sur la plage, ce qui change par rapport à Sumatra. Senggigi attire vraiment beaucoup de touristes. Ne voulant plus attendre parler de beignets de crevettes et de riz, un déjeuner au spaghetti se voit tout approprié.
Puis ce fut l’heure de la baignade. Posant un pied sur le sable, je remarque un couple de blancs en train de se faire masser dans le sable.. Fred et Lucie.. le couple de français rencontré à Sumatra la semaine précédente. Le monde est vraiment petit. Terminant leur 2 semaines de vacances, ils ont aussi pris une chambre dans le cottage. Se racontant la fin du périple Sumatra, nous restons 30 minutes dans l’eau avant de faire la sieste au soleil. Interrompus toutes les 10 minutes par des vendeurs, Gregory part se faire masser (70,000 Rp) pendant que je me promène en centre ville. Arrêtés tous les 5 mètres par des vendeurs de colliers, je trouve Senggigi un peu pesant, d’autant plus que ces indonésiens, d’ordinaires très souriants, vous fusillent du regard quand vous ne leur achetez rien... c’est le problème des endroits touristiques en général, et Senggigi ne déroge pas à al règle.
Ne trouvant pas l’Asmara, restaurant recommandé par le Lonely Planet, nous dînons au Taman rempli uniquement de touristes. Etant au bord de la mer, les pâtes au saumon me semble être un bon choix, d’autant plus que c’est une des spécialités de la maison. 30 minutes après, alors que nous jouons au billard au Tropicana café (25,000 Rp/heure), je leur fais moi aussi ma spécialité, la galette. Rendant mon dîner sur le trottoir menant au Mascotts Cottage, je laisse Greg se coucher pendant que j’erre dans les rues. De retour dans la chambre, je me réveille à une heure du matin avec la même punition que précédemment. Passant la moitié de la nuit sur la plage, ne fondant mon jugement que sur mon unique expérience, je vous déconseille cependant fortement les pâtes au saumon de ce restaurant… voilà c’est dit.


Jour 5 (Dimanche 11 Novembre 2007)

Programme :
- Senguiggi – Aéroport de Mattaram (retour sur Singapour)

Profitant du petit déjeuner inclus avec la chambre : œufs, toasts, jus d’orange et café, nous profitons une dernière fois de la vue avant qu’un taxi nous ramène à l’aéroport de Mattaram. Situé à 20 minutes de l’aéroport, seulement 27,000 Rp au compteur. 1h de retard seulement pour Lion Air au retour… pas de problème car on avait de la marge. Attente dans un restaurant de l’aéroport ou il y avait Internet gratuit. 20,000 Rp de taxe d’aéroport domestique, suivi de 150,000 Rp pour la taxe d’aéroport international désormais depuis Surabaya (toujours 75,000 Rp depuis Jakarta).
Retour sur Singapour avec les vacances de Noël à Paris comme probablement la dernière sortie du territoire singapourien pour 2007.


Comme conclusion :
- Novembre est le début de la saison des pluies en Indonésie. Le temps est généralement découvert entre le lever du soleil et 10h du matin. A Palawangan 1, si vous n’êtes pas pressé par le temps, essayé de rester au moins jusqu’à 8h du matin pour avoir une jolie vue sur le lac avec suffisamment de luminosité pour de belles photos.
- L’ascension est vraiment rude. Ne négligez pas les vêtements chauds, un groupe de locaux est récemment mort de froid pendant l’ascension.

Budget
Budget pour 2 personnes pendant 4-5 jours :
- transport = 500,000 Rp
- guide/donation = 2,700,000 Rp
- Logement = 320,000 Rp
- Nourriture et boissons = 330,000 Rp
- Autres (billard, …) = 25,000 Rp

Pour un total de 3,875,000 Rp (soit 290 euros) hors billet d’avion.
Pour info le vol Silkair a coûté 307 SGD et le vol Lion Air 140 SGD par personne.

Principales dépenses du séjour
- Taxe aéroport domestique de Surabaya = 30,000 Rp/personne
- Taxi Mattaram – Sembalun = 350,000 Rp
- Guide 3 jours Trek = 1,300,000 Rp/personne si 2 personnes.
- Chambre Mascotts Cottage = 250,000-350,000 Rp
- Dîner Senggigi = 40,000-75,000 Rp/plat principal
- Taxi Senggigi – aéroport Mattaram = 30,000 Rp
- Taxe aéroport international = 75,000 Rp/personne

Autres infos :
- Mr Diralam : Tel : 085239561340
=====> LIEN VERS L'ALBUM PHOTO -> ICI

Friday, November 16, 2007

Voyage dans le Nord de Sumatra

Levez la main ceux qui, après avoir vu ces deux photos, n’ont pas la soudaine envie de partir à Sumatra ?? Bon … je préfère çà.

Située en plein océan indien, Sumatra est la 6ème plus grande île du monde. Autant dire qu’il était impossible en 9 petits jours de couvrir l’intégralité des 473 km² de l’île la plus a l’ouest de l’Indonésie et qui compte 40 millions d’habitants.

Notre voyage s’est donc concentré sur le Nord de Sumatra : de la rencontre avec les Orang-Utangs à Bukit Lawang au Lac Toba, en passant par l’ascension du volcan Sibayak de Berastagi.

Pour ceux qui n'ont pas le courage de lire, voici le lien vers l'album photo -> ici


Jour 1 : Samedi 27 Octobre 2007

Programme :
- Trajet Medan-Bukit Lawang
- Centre réhabilitation des orangs-outangs et bat cave


Vol direct de Singapour à Medan par Silkair (1h20, 285 Singapore dollars). Départ à 7h20, nous voici arrivés à Medan à 7h40 avec le décalage horaire de 1h. Caché à gauche, un comptoir où nous achetons un visa pour l’Indonésie (10 USD pour moins de 7 jours et 25 USD de 8 à 30 jours).
Dès la sortie de l’aéroport les chauffeurs de taxi nous accostent.. 50,000 Rp pour rejoindre la station de bus de Pinang Baris, même prix que les taxis officiels. Nous ne faisons que traverser Medan, on y retournera au retour, mais ce qu’on voit ne nous incite pas à y passer plus d’une demi-journée. Après 30 minutes de voiture, on arrive à la station Pinang-Baris. Le chauffeur nous fait signe, le bus qui s’éloigne, c’est celui pour Bukit Lawang.. 2 minutes trop tard. On continue à marcher tout droit dans la station, d’autres bus sont stationnés. On nous interpelle : « Bukit Lawang ? » , « oui », ce bus part dans 10 minutes. Nous montons dans le bus, nous sommes quatre. Un des deux locaux vient vers nous, il parle français. Il nous dit que le bus va s’arrêter 15 minutes dans pas longtemps. Effectivement, 150 mètres après la station, le bus se gare. Le bus se rempli petit à petit de locaux. 4 vendeurs de brioche, 8 vendeurs d’eau, 2 vendeurs de fruits et 1 guitariste plus tard, soit 1h, le bus démarre enfin. Les 3h-3h30 de voyage sont une succession de stops où des gens descendent et d’autres montent. Il y a plus de gens qui montent cependant, la fin du voyage s’effectue donc avec une classe d’écoliers à moitié debout et assis sur le toit. Une explosion et un geyser de gaz, le bus à crevé. Tout le monde descend, 15 minutes après et nous voilà de nouveau sur la route. Plus la fin du voyage approche, plus notre local francophone nous parle. Il est guide. Il nous suit aussi à la sortie du bus et nous accompagne en bémo dans le centre de Bukit Lawang (5000 Rp). Accompagnés de notre nouvel ami, Silo, nous posons nos valises dans la guesthouse Wisma Leuser Sibayak (30,000 Rp la chambre) sous le regard fixe d’une trentaine d’Indonésiens amusés de voir deux blancs s’installer parmi eux. On retourne à la terrasse de la guesthouse pour boire un verre, Silo revient avec sa carte officielle de guide, mais surtout avec un livre de commentaires de clients ventant ses mérites en français, allemand, hollandais, …. Le prix nous semble un peu élevé (625,000 Rp pour 2, soit 25 euros par personne) pour 1 jour de trek dans la jungle. On hésite, mais il nous apparaît important d’avoir un bon guide pour apercevoir les orangs-outangs de près.
La question du guide étant réglée, nous n’avons que peu de temps pour déjeuner. Il y a en effet un centre de réhabilitation d’orangs-outangs qui donne à manger 2 fois par jour, une fois de 8h30 à 9h30, la deuxième fois de 15h à 16h. Pour y aller depuis la guesthouse, traversez le pont en bois en face et longez la rivière par la gauche et allez toujours tout droit. 10 minutes plus tard, Il y a un passage avec des graviers blancs qui amène jusqu’au bateau dont les rangers se servent pour traverser la rivière. Un couple de français, Lucie et Fred, se joigne à nous. La traversée de la rivière est courte mais épique, le courant est fort donc les rangers utilisent un système de poulie pour faire avancer horizontalement le bateau.
Pas de pont ici, pour empêcher les orangs-outangs de venir au village. Le but de ce centre, créé en 1973, est en effet de fournir une alimentation succincte à des orangs-outangs qui ont été trouvés afin de les forcer à chercher par eux-mêmes d’autres sources de nourriture dans la jungle. Il resterait 25 spécimens en semi-liberté contre près de 300 dans les années 90.
Une fois le droit d’entrée acquitté (20,000 Rp/personne), et 7 minutes de marche, nous voilà au point de ravitaillement. Rapidement 1 orang-outang arrive. Il reçoit sa ration de bananes et de lait. Il est rapidement suivi de 3-4 autres confrères. Les arbres se courbent autour de nous. Leur façon un peu bourrine de se déplacer d’arbre en arbre est tout simplement extraordinaire à regarder. Une petite quarantaine de minutes plus tard nous repartons. Il semblerait que nous soyons chanceux, la veille, comme cela peut souvent arriver, aucun orang-outang n’était venu.
De retour à la guesthouse, le manager nous explique qu’il s’est trompé dans les réservations et que la guesthouse est remplie d’Indonésiens. Il nous donne 10,000 Rp en compensation et nous accompagne à une guesthouse à deux pas de la : Wisma Bukit Lawang Indah. Le contraste est saisissant : que des occidentaux aux terrasses des chambres. Le prix est le même, nous prenons y une chambre.
Il est temps pour nous de visiter la grotte aux chauves souris (bat cave), la nuit commence légèrement à tomber. A partir de l’ Eco Lodge, c’est 20-30 minutes de marche. Munis d’une lampe torche, nous traversons une exploitation de caoutchouc dans laquelle ils récoltent la sève des arbres en entaillant l’écorce de façon circulaire. Arrivés à la grotte, personne au guichet, nous ne pouvons donc pas payer l’entrée de 5000 Rp… zut. On pousse la porte en bois et descendons le sentier. Des croassements assourdissants accompagnent notre marche. Après 10 minutes de promenade sur des rochers, nous voici à l’entrée de la cave. Nous nous y aventurons quelques dizaines de mètres, le sol est glissant et il commence à faire nuit. On rebrousse chemin tout en ayant aperçu 2-3 chauve-souris. Un guide est peut-être nécessaire car il faut parfois ramper et le chemin n’est semblerait-il pas si évident que ça (guide 40,000-60,000 Rp).
Nous avions donné rendez-vous au couple de francais pour le dîner au Garden In, près du centre de réhabilitation. C’est 25 bonnes minutes de marche depuis chez nous. Peu de choix de plats, le banane-shake ne ressemble à rien,nous changeons d’endroit. Revenant un peu sur nos pas, nous nous arrêtons dans un bar-restaurant, le chicken semur (poulet au gingembre et riz noix de coco) y est bon. Il est 21h, l’heure de marcher 25 minutes à nouveau sous la pluie qui commence à tomber et à la lumière de la lampe torche.


Jour 2 : Dimanche 28 Octobre 2007

Programme :
- Trekking dans le Gunung Leuser Park
- Tentative pour voir des rafflesias.


Levés à 6h45 du matin, nous retournons à notre première guesthouse pour le petit déjeuner. Le service est long, comme partout en Indonésie, mais la nourriture y est bonne. Café et banana pancake, Silo nous rejoint. Départ à 7h45 pour la jungle du Gunung Leuser Park. Silo est très calé au niveau de la faune et de la flore : des criquets qui ne vivent pas plus de 41 jours, des 2000 orangs-outangs et des 100 tigres qui vivent ici, en passant par toutes les variétés de plantes, la marche est très instructive. Par example, voici un cacaotier. Il a vécu en Suisse pendant 7 ans, il maîtrise donc très bien le français. Au bout de 15 minutes, on rencontre notre premier orang-outang. Silo lui donne quelques bananes. Après 20 minutes de séance photos, on se remet en route. On verra au total une dizaine de singes, y compris les singes Thomas’ leaf et on apercevra furtivement des toucans. Le bilan est donc plus que positif avec ce guide, une très bonne journée. Seul «frayeur du jour, la rencontre avec Mina, qui a construit sa réputation de femelle la plus agressive en mordant une quarantaine de guides et 4 touristes. Lui donnant tous les fruits que nous avions en notre possession, nous profitâmes du festin pour prendre la poudre d’escampette.
Les sangsues y sont rares, une seule à dénombrer sur le tibia du guide. Le déjeuner est compris dans le package : nasi goreng, beignets de crevette, bananes, ananas et mandarines.
Nous avions ensuite opté pour un retour en tubing (descente de la rivière sur un pneu), mais nous apprenons que des rafflesias sont en fleurs à quelques kilomètres d’ici. Nous décidons donc de retourner pour 15h au village afin de louer des motos. 250,000 Rp pour 2 chauffeurs et leur motos, les activités sont chères à Bukit Lawang.
Après 20 minutes de trajet caillouteux, nous arrivons dans un petit village. Un habitant nous servira de guide, et nous voilà nous enfonçant à 5 dans la jungle. Le début est difficile, une grosse pente boueuse, difficile de ne pas se casser la gueule. Après 20 minutes de marche, la traversée de 2 rivières pieds nus et l’enjambage de 113 troncs d’arbres, je vois les locaux devant moi qui regardent tous leurs jambes. « Moustiques ? » je leur demande, « Non, sangsues », ils me répondent. Et merde.. je regarde mes jambes à mon tour : 1 sangsue accrochée à mon tibia et deux autres qui grimpent sur la chaussure. Les sangsues ayant été un de mes sujets de préoccupation précèdent le départ, j’avais prévu du sel, de la bombe anti-moustique et des patchs sentant la citronnelle. Tout ceci étant dans mon sac à dos, je pare au plus pressé. Je tire la sangsue par la queue.. 1 fois, 2 fois, elle vient enfin, se retourne et s’accroche à mon pouce.. la conne. Une pichenette plus tard et je la renvois d’où elle vient. Pas de traces de sang, elle n’avait pas encore mordu. J’attrape ensuite la bombe anti-moustique dont je vide 1/ 3 sur les deux assaillants restant qui battent en retraite. Que fait-on ? on cours pour ne pas leur laisser le temps de monter sur les chaussures. Et voilà 5 abrutis qui sautent par dessus les troncs, slaloment entre les arbres à vitesse grand V jusqu’aux rafflesias… enfin jusqu’aux restes de rafflesias. Deux grands morceaux noirs sur le sol, les rafflesias ont déjà fanées. Depuis combien de temps ? Nous ont-ils emmènes au bon endroit ?? on s’en fout à l’heure actuelle. Nous sommes essoufflés, tout le monde se bat avec des dizaines de sangsues qui se massent autour de nous. Des traînées de sang coulent des jambes de nos chauffeurs. Un d’eux me demandent : « on fait une pause maintenant ou plus tard ?» Je crois qu’il a du voir le tonnerre dans mes yeux, né de l’incompréhension d’une telle question alors que je suis à deux doigts de me faire prélever deux litres de sang à mon insu. On repart donc dans l’autre sens, courrant de plus belle. La bombe à la main, je gaze toutes les sangsues qui s’accrochent à mes chaussures. Marchant sur leur bouches, des centaines de cônes se dressent sous nos pieds. Manquant de tomber tous les deux mètres, on cours de plus belle pendant 15 minutes, le temps de retrouver la rivière. Une fois la rivière traversée, nous retirons les chaussures, pantalons et cherchons la moindre sangsue restante. Une sur mon bras, une dans les chaussures de Thibaud. Les locaux continuent de saigner, aucune morsure pour Thibaud et moi. Ouf… après 40 minutes de course presque ininterrompue, voilà un repos bien mérité. Nous apprenons que les sangsues sont très actives en fin d’après-midi, lorsque la nuit approche. Une seule morsure et elles peuvent tenir plusieurs mois. Déçus de ne pas avoir vu les rafflesias, nous sourions après coup, content malgré tout d’avoir vécu ce moment la. Les chauffeurs nous ramènent à Bukit Lawang.
On retrouve le couple de français, il est l’heure d’arranger la voiture pour Berastagi.
Par manque de touristes, il n’y a plus de bus direct entre Bukit Lawang et Berastagi. Il faut forcement changer de bus à Medan, c’est donc possiblement une journée de perdue dans les transports. Un guide, Daniel, peut nous arranger une voiture pour 550,000 Roupies… faible marge de négociation, il est ok pour 520,000 Roupies à 4 personnes. Le rendez-vous est pris pour demain 7h30.
De retour à la guesthouse, je dois bien passer 5 minutes à me tâter chaque centimètre carré de mon corps musclé (je trouve que la phrase rend mieux si j’ajoute le mot musclé…). Dîner à notre guesthouse et coucher tôt.


Jour 3 : Lundi 29 Octobre 2007

Programme :
- Trajet Bukit Lawang – Berastagi
- Visite du village Linga


Après un dernier petit déjeuner à la Wisma Leuser Sibayak (le manager y est sympa), nous retrouvons la voiture à 7h30 en compagnie de nos deux français et du guide Daniel qui souhaite faire le voyage avec nous. En parlant avec lui, nous découvrons qu’il sort lui aussi avec une suissesse de Banda Aceh, et qu’il espère partir avec elle en Suisse d’ici deux ans. En recoupant toutes ces histoires, nous comprenons qu’un grand nombre d’Indonésiens recherchent le grand amour avec une occidentale pour partir d’Indonésie et prétendre à des jours meilleurs. 4h30 de dépassements suicidaires plus tard, la voiture arrive miraculeusement à Berastagi. Nous prenons deux chambres sur la terrasse au dernier étage de la guesthouse Losmen Sibayak (30,000 Rp). Les chambres sont coquettes, les plats très copieux. Le personnel y est chaleureux et l’ambiance générale très bonne. Une dizaine de jeunes Indonésiens, aspirant à devenir guides touristiques, y travaillent en échange d’une formation et de l’opportunité pour eux de parler avec les touristes.
Il est 14h30, l’heure d’une petite sieste bien méritée. à 15h, nous partons pour le marché de Berastagi, situé sur le même trottoir que la guesthouse à 10 petites minutes à pied. Le temps de prendre 3-4 photos et la pluie commence à tomber. Depuis le marché, nous prenons un opelet (mini van) pour le village de Linga. Il y aura en fait, deux changements à Kanbanje, donc trois opelets en tout (2000 Rp/personne/opelet). Après 30 minutes de trajet au total, nous voilà dans le village Karo-Batak de Linga. Originaires de Birmanie et Thailande, les Batak se sont tout d'abord implantés autour du Lac Toba. Comptant 6 millions de têtes aujourd'hui, ils étaient connus pour être un peuple guerrier et canibale.

Accueillis par le guide officiel du village dans un français approximatif, il nous faut désormais nous acquitter d’une donation pour la conservation des maisons. Cette donation consiste en l’achat d’artisanat en bois local, les prix variant de 50,000 à 100,000 Rp, et me voici donc propriétaire d’une boite à gousse d’ail, qui je n’en doute pas, me sera très utile pour la suite de ma vie. La donation nous donnant également à un petit tour du propriétaire, notre guide nous accompagne dans les quelques rues du village. 8 à 10 maisons traditionnelles Batak sont toujours en bon état. La maison traditionnelle accueille 8 familles. Les hommes célibataires occupent une maison ensemble jusqu'à ce qu’ils se décident à jouer du banjo à la fenêtre de leurs promises. Arrive enfin la King’s house (maison du roi pour ceux qui ne bitent vraiment rien en anglais), accueillant 10 familles. à l’entrée, 2 poignées et un siège en bois, c’est le lieu d’accouchement…. Thibaud, rappelle moi de ne pas m’y appuyer. A l’intérieur, un feu toutes les deux familles, dans chaque feu 3 pierres par famille, symbole des 3 dieux que les Batak vénèrent.
Le guide nous fait alors remarquer que la forme des maisons Batak symbolise un homme agenouille qui prie. La leçon culturelle s’abrége, c’est rapidement le déluge. On se réfugie dans l’unique « pub » du village pour prendre un thé devant un (bon) match de football indonésien. Nous attrapons ensuite un opelet. 2 autres opelet plus tard et nous voilà de retour à Berastagi. à 10 minutes à droite de la guesthouse, dans un bâtiment Telekom derrière la rue principale, se trouve un Internet café avec 4 ordinateurs. 6 minutes plus tard, la page yahoo s’ouvre. 20 minutes plus tard je peux lire un email… les invitations facebook, ça attendra un peu. Mais bon, 1800 Rp pour 20 minutes, pas cher.
De retour à la guesthouse sous la pluie, c’est le traditionnel chocolat chaud qui s’impose de lui-même. Première entorse au régime indonésien : macaroni bolognaise.

Jour 4 : Mardi 30 Octobre 2007

Programme :
- Ascension du volcan Sibayak

Petit déjeuner 7h10. Le pique-nique lunch box (sandwich tomate-fromage, œuf dur et banane) est prêt. Ce doit être notre déjeuner pour l’ascension du volcan Sibayak. Nous retrouvons par hasard le couple de français qui nous fait part, au vu du temps nuageux, de faire l’impasse sur le volcan. Nous tentons de les dissuader, non pas que nous sommes très proches, mais devant l’absence de bus, il nous faudra affréter une voiture privée, autant diviser le prix par 4…
Il fait gris dehors, il a plus toute la nuit.. ils décident de partir, on décide de rester.
8h30 on se met en route sous le ciel gris de Berastagi. Sur le trottoir en face de la guesthouse, nous prenons un oplet Karma vert, direction Sempai Puncak. Heureusement la guesthouse distribue gratuitement des cartes détaillant l’ascension.
Arrivés à Sempai Puncak, nous nous inscrivons nos noms et nationalités dans le registre de l’office du tourisme.. ça doit être pour leurs statistiques de personnes disparues. A la guesthouse on trouve en effet la liste des personnes disparues parce que « dans la plupart des cas ils étaient partis sans guide »..
La première partie de l’ascension consiste à marcher sur une route goudronnée. Ca monte bien pendant 20 minutes, puis c’est une longue descente (juste le temps de reprendre des forces) puis suit une route en lacet avec une montée bien raide, genre final des Alpes du Tour de France. Le soleil pointe le bout de son nez. Pas de problème pour trouver son chemin, il faut suivre la route principale et ignorer le choix de gauche, puis le choix de droite 100 mètres plus loin. Après les lacets, on arrive dans une zone plane. à gauche deux sortes d’escaliers de pierre blanche vous permettent de monter sur une corniche surplombant la route. On aperçoit même le Gunung Sinabung sur la droite. En longeant la corniche on arrive un peu plus loin au début des escaliers. Ce ne sont pas vraiment des marches mais on peut distinguer différents paliers. Après 20 minutes à l’intérieur de la végétation, suit une petite marche à l’air libre. Les premières fumerolles de souffre apparaissent enfin. Une cinquantaine de mètres plus loin et c’est le cratère du volcan. Recouvert d’un lac, il est entouré de fumerolles de souffre.. tout simplement magique. Le soleil est définitivement de retour. Après avoir mis moins de deux heures pour arriver la, on lance les sacs à terre et mitraillons le volcan à tout va. 150 photos plus tard, le brouillard semble revenir, il est temps de commencer à chercher le chemin du retour… à 90 degrés dans le sens opposé aux aiguilles d’une montre selon le Lonely Planet, à droite donc quand on arrive de Sempai Puncak. Grande hésitation, il y en a deux. Thibaud tente le langage des signes avec 2 indonésiens de 12 ans.. sans succès. Vient ensuite un vieux monsieur.. c’est le chemin qui part vers la droite. Celui qui part à gauche passe sous l’antenne et est fortement déconseillé sans guide.
Petit pique-nique devant le lac du volcan. Le tonnerre gronde. Le temps changeant vite en montagne, il est temps de plier bagages et de redescendre sur Berastagi. La première partie est délicate, très glissante, avec une falaise à gauche comme possible point de chute. Quelques passages sur les fesses plus tard, après 10 minutes environ, c’est le début des marches. Arrivés aux marches, il commence à pleuvoir. Heureusement qu’il ne plut pas avant sinon c’était mission suicide. Pas de problème pour la deuxième partie.. peut être juste un risque de se tordre la cheville ou de s’exploser la tête sur un rocher, mais plus de tomber dans le vide. Thibaud et moi commençons à courir en chantant la musique de Fort Boyard. Sautant de rochers en rochers, au dessus des troncs d’arbres, en dessous parfois aussi.. les marches sont marrantes aussi. C’est comme si ils avaient oublié de couler du béton à l’intérieur. On se retrouve donc à marcher sur les tranches de 7 cm des marches remplies d’eau.. plutôt périlleux. On retraverse encore une végétation plutôt dense pour arriver à la dernière partie : une route de boue. Coupant à travers les champs de bambou, je laisse Thibaud refaire la couleur de son pantalon blanc. Puis c’est la délivrance : la station d’électricité Petronas.. ou des tubes d’acier au milieu des montagnes.
Il pleut toujours et nous nous réfugions donc dans l’unique café à gauche de la station. Le gérant, ses deux filles et ses quatre chats sont adorables. Petite collation. Nous descendons ensuite 300 mètres plus bas pour se diriger dans la première source d’eau chaude. 2000 Rp par personne. Petit maillot de bain et nous voilà tout seul dans une des deux piscines avec vue sur le Sibayak.
Complètement relaxés, nous redescendons de 200 mètres avant de trouver un bar avec un opelet devant. « Berastagi ?” “Yes, Berastagi!” Yes, s’avérant être le seul mot que cette dizaine de personnes maîtrisent, on s’assoit en attendant le départ. 10.. puis 15.. puis 30 minutes passent, aucun mouvement. Un deuxième opelet arrive, on tente de le prendre d’assaut. On nous crie un truc en indonésien.. ça doit voilà dire patientez ! Ils enlèvent les sièges de l’opelet et y mettent 8 grosses bourriches de tomates. On se dit donc logiquement que l’opelet désormais vide est pour nous, et bien non. L’opelet étant plein, on nous installe un banc en bois de 30 centimètres à l’extrémité de la porte. Nous voilà donc assis dans le véhicule mais avec les genoux à l’extérieur du véhicule… le retour sur Berastagi s’annonce sportif. Risquant de finir paraplégique à chaque virage et à chaque dépassement, nous arrivons finalement à Berastagi après 25-30 minutes. Le chauffeur nous demande alors 3500 Rp/personne, ce qui fait cher rapporté au centimètre carré que nous avons occupé.. mais bon, content de l’excursion on cède.
De retour à la guesthouse, il est temps d’organiser le trajet du lendemain pour le lac toba. De 450,000 Rp, nous passons le prix à 370,000 Rp. Le prix reste élevé mais nous n’avons pas le choix. On accepte également d’emmener avec nous deux étudiants qui souhaitent parler anglais avec nous. Pendant que Thib prend sa douche, je m’installe à une table. 6 étudiants débarquent et c’est l’interrogatoire qui commence : origine, profession, hobbys, Amours, … tout y passe. Ils ont 16-17 ans et apprennent 3 langues : anglais, français et japonais.



Jour 5 : Mecredi 31 Octobre 2007

Programme :
- Voyage Berastagi – Prapat
- Visite du village Donka
- Visite de la chute d’au Sipisopiso de Tongging

- Visite du Palais Royal
- Traversée en bateau Prapat – Tuk Tuk


Petit déjeuner à 7h30 et règlement de l’addition (617,000 Rp y compris la moitié du transport que nous n’avions pas encore réglée). Départ en voiture avec le chauffeur et deux étudiantes de 16 et 17 ans : Yolanda et Sushi. Leurs prénoms ne le suggèrent pas, mais elles sont très mignonnes, mais jeunes… Le voyage jusqu’au Lac Toba inclus toutes les visites que l’on souhaite.
Après 30 minutes de route, on s’arrête au village Karo-Batak de Donka, où vivent 8 familles. Mêmes maisons qu’au village de Linga, moins nombreuses mais en meilleur état. Une donation de 20,000 Rp plus tard et nous revoilà en route. Nous nous arrêtons ensuite à la chute d’eau Sipisopiso de Tongging. Le temps est ensoleillé comme jamais auparavant, ce qui nous gratifie d’un superbe arc-en-ciel au pied de la cascade de 120m de haut.

Le dernier arrêt sera le King's palace (palais du roi), composé d'une longue maison Batak ou le roi y logeait sa diwaine d'épouses, ainsi que d'autres maisons plus petites pour la garde rappproché.


Nous arrivons enfin au Lac Toba après presque 3 heures de route. Quelques stops photos sur le bord de la route et nous voilà à Prapat. On dit aurevoir à nos compagnons de route et sautons dans le bateau (7,000 Rp/pers) qui est à quai, ignorant ainsi la horde de rabatteurs qui rodent sur le port… direction Tuk-Tuk sur l’île de Samosir au milieu du Lac Toba.
Nous descendons du bateau au premier arrêt, à gauche du Carolina Hotel. 7 petites minutes de marche plus tard et nous voilà à la Merlyn Guesthouse. L’accueil est très chaleureux, une jeune fille dort sur un canapé. On la réveille. Ses parents nous montrent les quatre maisons Batak qu’ils ont dans le jardin. 25,000 Rp la nuit pour la maison, le deal est conclu.
Après un déjeuner copieux, et au vu du temps gris, il est temps de faire la première vraie sieste du séjour. A 17h, une petite promenade dans les rues de Tuk-Tuk nous confirme notre première impression, c’est une ville morte. Les rues sont vides, les restaurants sont vides, quelques bâtiments sont à l’abandon… de retour à la guethouse, on a l’occasion de voir que la connection Internet est beaucoup plus rapide qu’à Berastagi. C’est pas encore ça, mais on ne peut espérer mieux d’un modem 56k au fin fond de l’Indonésie.
Nous allons dîner à une pizzeria juste à gauche de la guesthouse. Le couple de français qui passait par là nous rejoins pour le dîner. On ne manque pas de leur rappeler qu’ils ont raté l’ascension de leur vie.. bon on à peut être un peu exagéré.. Une très bonne pizza (37,000 Rp) et le premier banana shake digne de ce nom, et il est déjà 22h30..


Jour 6 : Jeudi 1 Novembre 2007

Programme :
- Mobylette sur la côte ouest de Samosir jusqu’aux Hot Springs

Lever 7h30, le ciel est couvert mais il ne pleut pas. Tant mieux car aujourd’hui c’est le grand jour !!! Je n’ai pas d’autres choix que d’apprendre à faire de la mobylette asiatique qui est paraît-il un mixe entre une 125 et une mobylette. 70,000 Rp à la journée (plein essence compris).
Thib me laisse le choix des armes. Je choisis la mobylette avec le siège Fear Factor, tout un symbole pour cette grande première. Petites explications techniques sur l’embrayage/débrayage avec la pédale de gauche, le frein poignée de droite et pédale de droite, les clignotants… et c’est le départ. Légère accélération à partir de la poignée gauche, j’avance de 2 mètres. C’est bien Thomas, continue à t’entraîner… 3-4 accélérations/stop plus tard et c’est le départ. Robyn, le frère de la patronne, n’arrête pas de me répéter que la mobylette n’est pas assurée.. c’est bon je suis mis en confiance.
Peu rassuré, je dois faire le premier kilomètre à 10km/h. Puis 30 km/h me semble plus approprié. Les poulets, les chiens et les enfants traversent de partout, il va falloir rester sur le qui-vive. Au programme : 100 km jusqu'aux hot springs dans le sud de Samosir. On s’arrête une première fois au Batak Museum. Nous ne sommes que deux, ils nous proposent cependant d’assister à un spectacle de danse Batak (130,000 Rp/pers). Les croyances et traditions Batak sont expliquées par l’intermédiaire d’une succession de 9-10 danses autour d’un taureau que le programme nous annonçait comme sacrifié au cours de la cérémonie et dont la viande serait distribuée aux spectateurs. N’étant que deux, ils ont dû se dire qu’on ne finirait jamais le taureau tout entier.. Pendant le spectacle, je me fais piquer par un moustique tigré blanc et noir, qui, selon Wikipedia, est porteur en Asie de pas moins de 30 maladies dont la paludisme, .. sympa le moustique.
Le soleil est de retour, l’occasion de faire une centaine de photos du Lac Toba. Sur la droite de la route nous visitons les petits villages où ils tissent les écharpes qu’ils portent sur les épaules lors des cérémonies. On visite aussi les pierres ou ils décapitaient le plus mauvais guerrier d’entre eux et le mangeait avec de l’ail et du chili.. (peut-être une solution a appliquer contre le chômage en France…). Nous arrivons ensuite aux hot springs qui ne sont vraiment pas top. Nous faisons le chemin en sens inverse et rendons les motos à 18h, comme demandé, avec un peu moins que la moitie du plein. Pas d’accidents pour ces premiers 100 km.
Au dîner, barbecue fish avec sauce Batak, la spécialité de la maison. C’est un régal. Nous convions à notre table un hollandais qui passe 6 mois par an en Asie depuis 7 ans. Il est même au Lac Toba depuis 1 mois… Il nous conseille pour notre excursion du lendemain : refaire la même route qu’aujourd’hui mais continuer jusqu'à Tele, ce qui, selon lui, reste sa plus belle expérience du séjour.


Jour 7 : Vendredi 2 Novembre 2007

Programme :
- Mobylette sur la cote ouest de Samosir jusqu'à Tele et visite de Tomok

Tirant Thib de son sommeil à 6h30 bien malgré moi, nous voilà prêt à 8h à remonter sur nos chevaux d’acier. Ne s’arrêtant toutes les 10 minutes pour faire des photos, nous traçons jusqu’aux hot springs. 1h10 de route et nous voilà au croisement. On tourne à droite comme pour les hot springs, mais tournons ensuite à gauche au lieu d’aller tout droit.
La route est un peu caillouteuse mais très praticable. La vue sur le lac est superbe, il fait un soleil magnifique, on cuit au soleil.. Une route en lacet nous amène jusqu'à une grande tour blanche sur la gauche. Les paysages sont vraiment superbes, assurément les plus beaux que nous ayons vus à Sumatra. A 20 mètres de la tour, nous prenons un petit chemin en terre qui descend tout en bas, sur les conseils de notre hollandais. La descente est raide, pas besoin de mettre les gaz, se laisser descendre en utilisant le frein suffit. De retour au carrefour des hot springs, nous refaisons 45 minutes jusqu'à une guesthouse à quelques kilomètres de Tuk-Tuk dont nous avions rencontre la gérante la veille. Les réservoirs étant dans le rouges, nous faisons entre-temps le plein d’essence (2,000 Rp/plein).
Nous accueillons avec un grand sourire, nous nous rendons compte que la guesthouse est vide. Selon elle, le tourisme battait son plein en 1995 mais est en chute libre depuis 1995. Les raisons invoquées sont les violents incendie de Sumatra en 1997, les attentats de Bali et Jakarta, et l’inquiétude des touristes vis-à-vis de l’extrémisme musulmans. 87% des Indonésiens sont musulmans. Au contraire, ils sont à majorité catholiques et protestants sur Samosir.
Le temps s’est couvert et nous décidons donc de partir de l’autre cote de Tuk-Tuk jusqu'à Tomok pour y voir les sarcophages. Nous ratons la rue une première fois et décidons de monter dans les hauteurs de Tomok pour avoir un beau point de vue sur le lac. 30 minutes de montée plus tard et nous décidons de rebrousser chemin. Il semblerait que la route sous vraiment impraticable peu de temps après que nous nous soyons arrête. On revient sur Tomok et trouvons enfin la rue des sarcophages, à droite avant un café quand on vient de Tuk-Tuk.
La rue est remplie de magasins de souvenirs. Quelques marches nous amènent jusqu’aux sarcophages… c’est nul, on repart. Il est 5h30, le temps de revenir sur Tuk-Tuk pour rendre les mobylettes. 150 km dans la journée, j’ai mal au c…
Nous dînons au Romulan, petite guesthouse dont la description du Lonely Planet est plutôt laconique : « restaurant apprécié par la clientèle allemande ». Etrangement, pas de panneaux sur la route, pas de passage clairement défini. Elle est en fait cachée derrière le Morroan. Tenue par une allemande mariée à un indonésien, la nourriture y est délicieuse. Le mariage des saveurs est délicieux, presque même audacieux… après un repas comme celui-la je me sens l’âme d’un critique culinaire. L’assaisonnement de la salade d’avocat est à tomber, et le poulet sauce brune avec champignons et noix de cajou est topissime. Bref, une merveilleuse expérience culinaire. 78,000 Rp pour deux entrées, deux plats et un dessert… très bon rapport qualité-prix.


Jour 8 : Samedi 3 Novembre 2007

Programme :
- Bateau tu Tuk – Prapat
- trajet Prapat - Medan


Réveil à 5h30 du matin, je tente la photographie « fond d’écran-desque » du lever de soleil. Trop de nuages, ça sera pour une autre fois. Retour au lit à 7h pour 2 petites heures de sommeil. Le petit déjeuner arrive.. quoi prendre ?? Le petit déjeuner s’est pour l’instant révélé très décevant comme par exemple le fromage qui se trouve être une toastinette encore emballée. On décide de tenter l’omelette.. champignon pour Thib, tomate-fromage pour moi. Pas de tomate… ok pour une omelette fromage alors. à peine le déjeuner fini et on se fait aborder par 3 jeunes indonésiennes qui sont en classe d’anglais et qui ont pour mission de parler avec nous. 10 minutes plus tard et on leur signe leur papier attestant de la conversation que nous venions d’avoir.. petite séance photo aussi..20 minutes après le petit déjeuner, Thib commence à voir des sueurs froides. Renseignements pris auprès de la cuisinière, c’était une omelette aux champignons hallucinogènes. Il paraît que c’est normal là-bas, au petit déjeuner ça semble un peu rude quand même. à 8,000 Rp ça fait pas cher en tout cas…
Il est temps de régler l’addition des 3 jours au Lac Toba. Thib se lève, il titube entre les tables.. ok je paierai plus tard, je dois d’abord l’aider à trouver son lit. Le bateau part dans 1h45, les effets sont censés durer 1h. Thib couché, j’organise le voyage retour jusqu'à Medan. Des bus locaux assurent la liaison Prapat-Medan pour 18,000 Rp et 6 heures de route. Pour 80,000 Rp et 4 heures de routes on nous promet une voiture privée.. ok pour la seconde option.
Toujours grogi, mais désireux de faire quelques courses avant le bateau, Thibaud se lève au bout d’une heure. On s’arrête à quelques mètres de la guesthouse dans une boutique de souvenirs. Une boite circulaire et deux statues batak (180,000 Rp) plus tard et nous sortons du magasin. On se fait aborder par le reste de la classe auquel les trois précédentes indonésiennes appartenaient. Ayant un bateau à prendre, nous leur proposons de nous accompagne jusqu’au ponton, point de départ du bateau situe à une cinquantaine de mètres à gauche de la guesthouse. L’exercice est différent, 3-4 étudiants me parlent anglais et 30 me supplient de signer leurs feuilles. Ma gentillesse prend le dessus sur ma conscience professionnelle de professeur d’anglais et je commence à signer les papiers à tour de bras, alternant les good conversational skills et make a lot of effort to speak avec dextérité. Le bateau arrive, je n’ai plus le temps de faire de commentaires, une signature suffira. Une partie du groupe monte avec nous dans le bateau, ils doivent réussir à trouver 2 autres touristes et pensent avoir plus de chance à Prapat.
Arrivés au port de Prapat, on y retrouve Robyn de la guesthouse, parti en éclaireur pour arranger la voiture privée. La voiture s’avérera moins privée que prévu, 3 indonésiens et un hollandais nous rejoignant à l’intérieur. 4h-4h30 de route plus tard et nous voila à Medan. Notre choix se porte sur le Angel Hotel. 30,000 Rp la chambre consiste d’un lit, d’une petite salle de bain et d’un mètre carré de surface habitable. Situe à côté de la mosquée, nous nous attendons à un réveil peu après 5h du matin, ce qui nous dérange peu vu que le vol est à 8h45.
Petite promenade pour voir la Mosquée et le palais du Sultan, les deux seules activités de Medan. La ville est pas top et l’atmosphère y est pesante. Nous prenons le thé dans la rue avec un indonésien qui se dit le cousin du prince Harry, et il est grand temps pour lui, et pour nous, d’aller se coucher. Il fait vraiment chaud, le ventilateur ne sera pas de trop.



Jour 9 : Dimanche 4 Novembre 2007

Programme :
- Retour sur Singapour

Réveil 4h30…. La Mosquée s’est réveillée plus tôt que prévu. L’appel à la prière retentit dans tous les hauts parleurs de la Mosquée. 30 minutes à plein volume furent suivies de 30 minutes à un volume un peu plus réduit. Il est 5h30, on doit officiellement se réveiller dans 45 minutes, impossible de dormir à nouveau.
6h15 je réveille Thibaud, 6h30 nous sommes dans un becak (tricycle à moteur) qui nous emmène à l’aéroport (20,000 Rp). Un petit comptoir à gauche pour la taxe d’aéroport (75,000 Rp le jour où nous payons, 150,000 Rp par personne désormais) et nous voilà en zone duty free… pas top comme on pouvait s’y attendre. La plupart des magasins ouvrent en plus à 9h. Une petite sieste dans la salle d’attente et nous prenons l’avion qui nous ramène à Singapour.

Puis ce sera 2 jours et demi de travail avant de repartir en Indonésie pour gravir le Mont Rinjani de l’île de Lombok.


Informations complémentaires:


Logement
- Wisma Leuser Sibayak, Bukit Lawang PO. Box. 20774 Pos Bohorok
Contact: Asni Nasution HP: 081361010736
- Sibayak Losmen Guesthouse, 119 Jalan Veteran, Berastagi.
Contact: Anita Kaban HP: 08126508262


Budget
Budget pour 9 jours pour 2 personnes:
- Transport = 1,100,000 Rp
- Logement = 365,000 Rp
- Nourriture et boissons = 1,650,000 Rp
- Visite/donation/guide = 1,350,000 Rp
- Autres (Internet, shopping, ..) = 300,000 Rp
Pour un total de 4,765,000 Rp (environ 360 euros) pour deux personnes pour 9 jours.


Principales dépenses
- taxi aéroport Medan -Pinang baris bus station = 50,000 Rp
- Bus Medan - Bukit Lawang = 10,000 Rp / personne
- Guesthouse = 30,000 Rp/chambre
- Guide Bukit Lawang = 25 euros/personne/jour
- Taxi Bukit Lawang-Berastagi = 260,000 Rp
- Taxi Berastagi - Prapat = 370,000 Rp
- Entrée Prapat = 2,000 Rp/personne
- Bateau Prapat-Tuk Tuk = 7,000 Rp/personne
- Location mobylette Tuk Tuk = 70,000 Rp (essence inclus)
- Taxe aéroport international = 150,000 Rp


Lien vers l'albun photo -> cliquez ici