Sunday, May 20, 2007

Indonesia - Ile de Java - Ascension Semeru

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Vendredi 27 Avril 2007

Le week-end a commencé pour moi vendredi à 2 heures de l’après midi. Ayant pris mes billets d’avion à la dernière minute, le vol du soir, celui pris par mon ami Thibaud, n’était plus disponible. Il me fallut donc attendre 7 heures à l’aéroport de Jakarta. La ville de Jakarta n’étant pas très riche culturellement, les embouteillages étant fréquents, il était préférable de ne pas s’aventurer en centre-ville. Après 7 heures d’attente, Thibaud arriva. Nous prenons une camionnette taxi pour rejoindre l’aéroport domestique. 5 minutes de trajet, le chauffeur nous demande 20,000 Rp par personne. Le prix étant normalement de 3000 Rp, nous faisons part le chauffeur de notre indignation profonde. Tout s’arrange, le ton du voyage est donné, tous les moyens sont bons pour nous escroquer.
Le vol pour Surabaya est dans deux heures, juste le temps de faire une sieste sur les bancs de l’aéroport.


Samedi 28 Avril 2007

Arrivés à Surabaya à 1h30 du matin, il nous faut trouver un taxi pour rejoindre Cemero Lawang (3-4 heures de route). Les taxis officiels nous proposent 510,000 Rp. Après 15 minutes, un taxi « non officiel » accepte de nous emmener pour 400,000 Rp. Plus tard dans la nuit, le chauffeur nous réveille, la voiture est bloquée par la boue. En effet, sur 1 mètre carré, la route était couverte de boue. Cela ne nous semble pourquoi pas insurmontable à passer mais le chauffeur refuse d’y aller, et comme par hasard une jeep attend à l’endroit. Cela ressemble plus à un traquenard qu’à une coïncidence. N’étant pas arrivés à destination, nous refusons de payer la totalité du prix mais le chauffeur de la jeep refuse de partir si son copain n’a pas tout son argent… les minutes passent.. nous sommes en pleine montagne, en pleine nuit, sans possibilité de continuer notre chemin.
Voyant que nous ne lâcherons pas, le chauffeur de la jeep accepte de n’être payé que 250,000 Rp et donne 50,000 Rp à son copain, nous pouvons repartir.

La Jeep nous emmène sur le point de vue de Gunung Penanjakan qui donne une vue magnifique sur le Bromo et le Semeru. Nous arrivons à la fin lever de soleil, qu’importe puisque le lever de soleil n’est pas sur les volcans et que j’avais déjà été à ce point de vue en août 2005.
Nous redescendons reprendre la Jeep. Un homme nous demande 40,000 Rp pour payer le point de vue et l’entrée dans Cemero Lawang. Croyant encore à une arnaque, nous l’invitons à prendre contact avec la population grecque masculine. (NDLR : il semblerait qu’il faille effectivement payer un droit de passage). Nous repartons ensuite pour Cemero Lawang où nous retrouvons Pierric, ami de Thibaud, qui a pris 2 mois de vacances en Asie.

Ayant trouvé le chauffeur de la Jeep sympa, nous lui proposons de nous emmener à Ranupani, de l’autre coté de la caldera, aussi appelée mer de sable. La caldera est un cratère géant formé par l’effondrement d’un ancien volcan. Au milieu de cette mer de sable, nous retrouvons le Bromo. Pour la deuxième fois, je fais son ascension.. bon on peut pas parler vraiment d’ascension. Le Bromo est en effet très touristique au point qu’une montée de 253 marches nous permet d’arriver aux abords du cratère. Plutôt tranquille, le Bromo crache continuellement de la fumée. Nous apercevons aussi le Semeru derrière, ce sera pour demain. Nous prenons ce petit exercice de steps comme un bon entraînement pour la suite du voyage. Reprenant la Jeep, nous voilà à Ranupani après une heure de traversée de la mer de sable.

Ranupani est le dernier village avant d’emprunter la piste du Semeru. Conseillée par le Lonely Planet, nous logerons à la guesthouse de Pac Tasrip. Guesthouse familiale (la fille est femme de ménage, le père gérant, la femme cuisinière, le deuxième fils chauffeur de jeep et le premier fils est le maire du village), c’est, il semblerait, le seul endroit où nous pouvons louer sac de couchages et tente, ainsi que de s’approvisionner en nourriture. Arrivés en début d’après-midi, nous avons le temps de préparer notre ascension. Après avoir déplié 6 tentes, toutes aussi pourries les unes que les autres, nous récupérons des pièces par ci par la afin de nous constituer notre petit lit douillet. En voyant la tête de la tente, nous réalisons alors que nous sommes partis un peu comme des touristes, et qu’il aurait peut être fallu préparer un peu plus l’ascension. Nous allons également au « centre de tourisme » local afin de prendre un guide et un porteur. Le Lonely Planet raconte en effet que nous sommes toujours sans nouvelles de touristes qui se sont perdus dans l’ascension. Etant jeunes et pleins d’avenirs, que représentent un coût de 85,000 Rp par jour pour le guide et 65,000 Rp pour le porteur ? Au centre officiel, ils ne parlent malheureusement pas un mot d’anglais. Après 15 minutes de mimes, nous décidons qu’il serait sans doute préférable de tout prendre à la guesthouse. Ils y parlent quasiment tous un bon anglais. La guesthouse est également un réservoir de bouteilles d’eau, paquets de gâteau, riz, nouilles, .. Ils sont malheureusement un peu dépourvus de réchaud et autres matériels de camping, on improvisera. Il faut en effet prévoir suffisamment de vivres pour 2 déjeuners, 1 dîner et un petit déjeuner. Le menu des 2 jours sera : riz, poulet et pomme de terre.. mmm. L’heure du dîner arrive, un groupe de 3 français arrive, nous ne sommes plus les seuls blancs du village. Ils viennent également de Singapour, mais sont venus en tour organisé (350 euros par personne, hors billet d’avion…), ce qui explique sans doute qu’ils soient accompagnés de 5 porteurs et cuisinier. Qu’importe, on voulait un voyage roots, pour des aventuriers purs et durs, on va l’avoir..


Dimanche 29 Avril

Lever 6 heures du matin. Après un bon petit déjeuner (riz et poulet), nous prenons la route avec les guides. Nous repassons devant le centre officiel où il faut acheter un permis de trekking.
S’en suivent 6h de marche pour arriver au camp de base du Semeru : Kalimenti. Ce sont 6 heures de marche dans la végétation dense au point que nous ne voyons pas nos pieds. Le jeu est donc que celui qui marche devant se prennent tous les rochers, les trous, les racines des arbres, et qu’ils préviennent ses petits camardes afin qu’ils ne subissent pas le même sort. Les conversations sont donc du genre : « trou gauche, rocher droite, branche tête… aie.. ah merde t’es con tu m’as pas dit qu’il y avait un trou ». Nous marchons en effet devant les guides, imprimant le tempo, ils nous semblent à ce moment un peu juste physiquement. Le peu de fois où nous ne marchons pas dans la jungle, nous pouvons améliorer le paysage qui est superbe, comme une étendue de boue découpée en carrées, et un lac auprès duquel nous prenons notre premier repas froid (NDRL : du riz et du poulet, au cas où certains n’auraient pas suivis). Marchant à bonne allure, nous doublons également un groupe d’une vingtaine d’Indonésiens. Le Semeru est en effet peu fréquenté par les caucasiens mais beaucoup par les indonésiens, surtout de juin à septembre. Nous nous arrêtons aussi dans une clairière dans l’attente d’une nouvelle éruption de fumée. Il est dit en effet du Semeru qu’il est comme un métronome car il crache toutes les 30 minutes. La réalité est tout autre car il lui faudra presque 1 heure pour nous gratifier d’une éruption.

Arrivés à Kalimenti en début d’après-midi, nous nous reposons quelques minutes avant de faire les préparatifs pour la nuit : monter la tente, remplir les bouteilles d’eau à la source, aller chercher du bois pour le feu. Les Indonésiens arrivent quelques heures après. Petit à petit, la nuit tombe, et les feux comment à crépiter. En cercle autour du feu, les 3 autres français se joignent à nous. Il fait froid. Nous réchauffons notre riz au dessus du feu, le repas n’en est que bien meilleur. Nous allons nous coucher vers 9 heures du soir. A trois dans la tente avec les sacs sous les pieds, la nuit fut courte.


Lundi 30 Avril

Lever à minuit. Nous prenons un rapide petit déjeuner avant de partir en même temps que tout le monde. Nous sommes en effet à 2700 mètres, le Semeru, plus grand volcan de l’île de Java, lui trône à 3701 mètres. Ce sont donc prêt de 1000 mètres de dénivelés que nous devons accomplir en 4 heures. Ne voulant pas rater le lever de soleil à cause d’une possible défaillance physique, nous préférons prévoir large.

La pleine lune éclairant faiblement le paysage, une file indienne de lampes torches parcoure la plaine. Après 15 minutes de marche, nous voilà au pied de la forêt. Le Semeru est en effet recouvert à un tiers par les arbres. Freinés par d’autres randonneurs, euh.. aventuriers, notre guide s’impatiente et accélère le rythme pour doubler tout le monde. Le rythme est soutenu. Nous enjambons les obstacles uns par uns, ne ralentissant pas pour ne pas se retrouver bloqués à nouveau. Ce guide qui nous semblait faible hier, a repris du poil de la bête et semble vouloir nous montrer sa condition physique. La montée est plutôt rude, le souffle est court. Après une bonne heure de marche, nous voici à la fin de la foret. Devant nos yeux, une étendue de roches et de sable (photo de jour). Nous n’apercevons pas encore le sommet, il faudra 3 heures de marche pour y accéder. N’étant plus protégés par les arbres, nous sommes glacés par le volent violent. Il faut repartir pour se réchauffer. Le sol est meuble, composé de sable et de boue sèche. Un pas en avant entraîne souvent deux pas en arrière. J’ai l’impression de pédaler dans la choucroute. Les rigoles de sable sec semblent être un bien meilleur choix pour avancer. Une paire de chaussettes sur les mains, je m’accroche où je peux pour éviter de glisser. Pierric est déjà loin, Thibaud est juste devant. M’attend-t-il, en profite t-il pour se reposer.. dur de savoir. La montée est interminable, le vent souffle toujours aussi fort. Il m’arrive alors de me demander ce qui m’a pris de vouloir escaler un volcan alors qu’on aurait pu passer des vacances à la plage. Thibaud m’encourage, je m’en fous, je suis à bout de force. Le guide s’arrête, il est perdu. Il nous semble pourtant évidant qu’en continuant vers le haut, nous n’allions pas trouver autre chose que le sommet. Nous attendrons cependant 15 minutes que le guide des indonésiens nous rejoignent. 3/4 d’heure après, nous voilà au sommet. Le jour ne se lèvera que dans une heure, il nous faut patienter. Nous redescendons un peu pour tenter de se mettre à l’abri du vent, en vain. Frigorifies, nous sortons les sacs de couchage. J’enroule le mien autour de ma tête et je me blottis contre la paroi.

Soudain, Pierric nous réveille, les premières lueurs du soleil apparaissent au loin. Armés de nos appareils photos, toujours emmitouflés dans nos sacs de couchage, nous bravons le froid pour être les premiers à découvrir le spectacle. Le paysage est magnifique. D’un cote le soleil qui se lève au milieu de filets de nuage, d’un autre la vue sur ce que nous venons de monter, et surtout, le cratère qui n’est plus qu’à 20 mètres de nous. Courrant d’un endroit à l’autre, nous mitraillons le paysage. La première éruption ne se fait pas attendre. Une fumée quatre fois plus grande que nous s’échappe du cratère. Nous ne sommes qu’à quelques mètres. Les séances photos s’enchaînent, j’ai de plus en plus froid. Voulant prendre une photo, Thibaud lâche son sac de couchage, ce dernier s’envole au loin. Trois ou quatre autres éruptions viendront nous récompenser de tant d’effort. Après 40 minutes là-haut, il est temps de repartir quand soudain, une éruption beaucoup plus impressionnante que les précédentes.. dans un bruit assourdissant, des jets de pierre accompagnent une immense fumée grise. Les gens commencent à courir, la fumée semble se diriger vers nous. Certains imprudents s’approchent du cratère, d’autres les rappellent à l’ordre. Une fois l’éruption finie, nous commençons à redescendre. Glissant sur le sable, nous nous gratifions mutuellement de mémorables chutes sur les fesses. 3 heures après et nous étions de retour au camp de base. Il est 9-10 heures du matin, nous prenons notre petit déjeuner, dormons 2-3 heures et nous reprenons la marche. Les guides semblent aussi pressés que nous de rentrer. Comme il n’y a rien à faire à Ranupani, nous devons rejoindre Cemero Lawang dès ce soir. Empruntant le même chemin qu’à l’aller, nous nous retournons fréquemment pour apercevoir le Semeru des dizaines de dernieres fois. Il signe meme S comme Semeru... il est fort. Marchant d’un pas décidé, nous retrouvons cette dense végétation que nous avions quittée. Les jambes sont lourdes. Cela nous fait de 10 à 12 heures de marche dans la journée, avec peu de sommeil et le corps affaibli par tant d’effort et le froid glacial.
La redescente semble aussi interminable. Nous rejoignons cependant Ranupani en fin d’après-midi. Je n’ai pas souvenir d’une ascension aussi physique, même dans mes nombreuses excursions l’été a la montagne quand j’étais encore adolescent.

Nous prenons alors notre première douche du week-end. La salle de bain est en effet une petite pièce avec un bac d’eau stagnante à 5 degrés. Il nous en faudra du courage pour se laver. Mais comme nous sommes couverts de poussière, nous n’avons pas trop le choix. Il est l’heure aussi de faire les comptes. Il faudra bien une heure et demie à ce vieux monsieur pour qu’on arrive à clore l’addition. La nuit commence à tomber, nous devons partir maintenant. Le fils de la guesthouse à une jeep et accepte de conduire de nuit. Il nous faudra cependant nous acquitter de la somme de 450,000 Rp, un peu cher mais nous n’avons pas le choix. En route, le vieux de la guesthouse nous rattrape en mobylette, il s’est trompé dans l’addition. Et nous voilà, en pleine montagne à refaire l’addition sur le capot de la voiture. Une demi-heure après, nous retraversions la mer de sable et retournions à l’Inwah guesthouse où nous avions retrouvés Pierric. Dîner et coucher à 20h.


Mardi 1er Avril

Petit déjeuner tous ensemble avec vue sur le Bromo depuis la guesthouse. Thibaud et moi reprenons ensuite la route pour Surabaya alors que Pierric continue son périple avec un autre volcan, le Kawah Ijen. 3 heures de route plus tard, nous retrouvons l’aéroport de Surabaya. Nous y prenons un vol direct pour Singapour…





C'est qui les plus forts ????





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